Cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal:2030: Section G. Objectifs mondiaux à l’horizon 2050

Section G. Objectifs mondiaux à l’horizon 2050
12. Le cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal comporte quatre objectifs à long terme pour 2050, liés à la Vision 2050 en faveur de la biodiversité.
OBJECTIF A
Préserver, améliorer ou rétablir l’intégrité, la connectivité et la résilience de tous les écosystèmes, afin d’accroître considérablement la superficie des écosystèmes naturels d’ici à 2050 ;
Mettre fin à l’extinction d’origine anthropique des espèces menacées connues et, d’ici à 2050, diviser par dix le taux et le risque d’extinction de toutes les espèces et accroître l’abondance des espèces sauvages indigènes pour atteindre des niveaux sains et résilients ;
Préserver la diversité génétique au sein des populations d’espèces sauvages et domestiquées, afin de sauvegarder leur potentiel d’adaptation.
OBJECTIF B
Utiliser et gérer durablement la biodiversité et valoriser, préserver et renforcer les contributions de la nature à l’homme, y compris les fonctions et services écosystémiques, et rétablir ceux qui sont actuellement en déclin, afin de favoriser un développement durable dans l’intérêt des générations actuelles et futures d’ici à 2050.
OBJECTIF C
Partager de manière juste et équitable les avantages monétaires et non monétaires découlant de l’utilisation des ressources génétiques et de l’information de séquençage numérique sur les ressources génétiques, ainsi que des connaissances traditionnelles associées aux ressources génétiques, le cas échéant, y compris, s’il y a lieu, avec les peuples autochtones et les communautés locales, et les augmenter significativement d’ici à 2050, tout en veillant à ce que les connaissances traditionnelles associées aux ressources génétiques soient protégées de manière appropriée, contribuant ainsi à la conservation et à l’utilisation durable de la biodiversité, conformément aux instruments relatifs à l’accès et au partage des avantages convenus au niveau international.
OBJECTIF D
Donner à toutes les Parties, en particulier aux pays en développement Parties, notamment aux pays les moins avancés et aux petits États insulaires en développement ainsi qu’aux pays à économie en transition, des moyens de mise en œuvre adéquats, y compris en matière de financement, de renforcement des capacités, de coopération technique et scientifique, d’accès aux technologies et de transfert de celles-ci, afin de mettre pleinement en œuvre le cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, en comblant progressivement le déficit de financement de la biodiversité, qui s’élève à 700 milliards de dollars par an, et en alignant les flux financiers sur le cadre mondial et sur la Vision 2050 pour la biodiversité.
Section H. Cibles mondiales à l’horizon 2030
13. Le cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal comporte 23 cibles mondiales orientées vers l’action et devant faire l’objet de mesures urgentes au cours de la décennie allant jusqu’à 2030. Les actions définies dans chaque cible doivent être lancées immédiatement et achevées d’ici à 2030. Ensemble, les résultats permettront d’atteindre les objectifs axés sur les résultats pour 2050. Les actions visant à atteindre ces cibles doivent être mises en œuvre conformément à la Convention sur la diversité biologique et à ses Protocoles, ainsi qu’à d’autres obligations internationales pertinentes, en tenant compte des contextes, des priorités et des conditions socioéconomiques de chaque pays.
1. Réduire les menaces pour la biodiversité
CIBLE 1
Veiller à ce que toutes les zones fassent l’objet d’une planification spatiale participative, intégrée et respectueuse de la biodiversité et/ou soient gérées efficacement dans le cadre de processus de changement d’affectation des terres et des mers, afin de réduire la perte de zones de grande importance pour la biodiversité, y compris d’écosystèmes de grande intégrité écologique, à un niveau proche de zéro d’ici à 2030, dans le respect des droits des peuples autochtones et des communautés locales.
CIBLE 2
Veiller à ce que, d’ici à 2030, au moins 30 % des zones d’écosystèmes terrestres, d’eaux intérieures et d’écosystèmes marins et côtiers dégradés fassent l’objet de mesures de remise en état efficaces, afin d’améliorer la biodiversité, les fonctions et services écosystémiques, ainsi que l’intégrité et la connectivité écologiques.
CIBLE 3
Faire en sorte que, d’ici à 2030, au moins 30 % des zones terrestres et des eaux intérieures, ainsi que des zones marines et côtières, en particulier les zones d’une grande importance pour la biodiversité et les fonctions et services écosystémiques, soient dûment conservées et gérées grâce à la mise en place d’aires protégées écologiquement représentatives, bien reliées et équitablement gérées et à d’autres mesures efficaces de conservation par zone, et veiller à créer les moyens nécessaires à cette fin, tout en reconnaissant les territoires autochtones et traditionnels, s’il y a lieu, et en intégrant les zones concernées dans les paysages terrestres et marins plus vastes et les océans, en veillant en outre à ce que l’utilisation durable, lorsqu’elle est appropriée dans ces zones, soit pleinement compatible avec les objectifs de conservation et respecte les droits des peuples autochtones et des communautés locales, y compris concernant leurs territoires traditionnels.
CIBLE 4
Prendre des mesures urgentes en matière de gestion en vue de faire cesser l’extinction d’origine humaine des espèces menacées connues et d’assurer leur rétablissement et leur conservation, en particulier les espèces menacées, afin de réduire significativement leur risque d’extinction ainsi que de sauvegarder et de rétablir la diversité génétique au sein des populations d’espèces indigènes, sauvages et domestiquées et entre elles, en vue de préserver leur potentiel d’adaptation, notamment grâce à des mesures de conservation in situ et ex situ et à des méthodes de gestion durable, et gérer efficacement les interactions entre l’homme et la faune de manière à limiter les conflits liés à leur cœxistence.
CIBLE 5
Assurer une utilisation, des prélèvements et un commerce durables, sûrs et légaux des espèces sauvages, en évitant la surexploitation, en minimisant les incidences sur les espèces et les écosystèmes non visés et en réduisant le risque de propagation des agents pathogènes, conformément à l’approche écosystémique, tout en respectant et en protégeant les pratiques traditionnelles des peuples autochtones et des communautés locales en matière d’utilisation durable.
CIBLE 6
Éviter, limiter, réduire ou atténuer les incidences des espèces exotiques envahissantes sur la biodiversité et les services écosystémiques en identifiant et en contrôlant leurs voies d’introduction, en empêchant l’introduction et la propagation des principales espèces exotiques envahissantes, en réduisant de moitié au moins les taux d’introduction et de propagation des autres espèces exotiques envahissantes connues ou potentielles d’ici à 2030, et en éradiquant ou en contrôlant les espèces exotiques envahissantes, en particulier dans les zones prioritaires, notamment dans les îles.
CIBLE 7
Réduire les risques liés à la pollution et les incidences négatives de la pollution provenant de toutes les sources d’ici à 2030, en les portant à des niveaux sans danger pour la biodiversité et les fonctions et services écosystémiques, en tenant compte des effets cumulatifs, notamment : a) en réduisant au moins de moitié l’excès de nutriments perdus dans l’environnement, notamment grâce à un cycle et à une utilisation plus efficaces des nutriments ; b) en réduisant au moins de moitié les risques globaux liés aux pesticides et aux produits chimiques particulièrement dangereux, notamment grâce à des mesures intégrées de contrôle des ravageurs, sur la base de données scientifiques, en tenant compte des questions de sécurité alimentaire et de moyens d’existence ; c) en prévenant la pollution plastique, en la réduisant et en s’employant à l’éliminer.
CIBLE 8
Atténuer les effets des changements climatiques et de l’acidification des océans sur la biodiversité et renforcer la résilience de celle-ci grâce à des mesures d’atténuation et d’adaptation ainsi qu’à des mesures de réduction des risques de catastrophe naturelle, y compris au moyen de solutions fondées sur la nature et/ou d’approches écosystémiques, en réduisant au minimum toute incidence négative et en favorisant les retombées positives de l’action climatique sur la biodiversité.
2. Satisfaire les besoins des populations grâce à l’utilisation durable et au partage des avantages
CIBLE 9
Garantir une gestion et une utilisation durables des espèces sauvages, de façon à procurer des avantages sociaux, économiques et environnementaux aux populations, en particulier aux populations vulnérables et à celles qui dépendent le plus de la biodiversité, notamment grâce à des activités, des produits et des services durables liés à la biodiversité qui contribuent à son amélioration, et protéger et promouvoir les pratiques traditionnelles d’utilisation durable des peuples autochtones et des communautés locales.
CIBLE 10
Assurer une gestion durable des zones agricoles, aquacoles, halieutiques et forestières, en particulier grâce à l’utilisation durable de la biodiversité, notamment en augmentant significativement le recours à des pratiques respectueuses de la biodiversité, telles que l’intensification durable, l’agroécologie et d’autres approches innovantes, contribuant ainsi à améliorer la résilience, l’efficacité et la productivité à long terme de ces systèmes de production, ainsi qu’à renforcer la sécurité alimentaire, à conserver et à restaurer la biodiversité et à préserver les contributions de la nature aux populations, y compris les fonctions et les services écosystémiques.
CIBLE 11
Restaurer, préserver et renforcer les contributions de la nature aux populations, y compris les fonctions et services écosystémiques, tels que la régulation de l’air, de l’eau et du climat, la santé des sols, la pollinisation et la réduction des risques de maladie, ainsi que la protection contre les risques et catastrophes naturels, grâce à des solutions fondées sur la nature et/ou des approches écosystémiques dans l’intérêt de toutes les populations et de la nature.
CIBLE 12
Augmenter significativement la superficie, la qualité et la connectivité des espaces verts et bleus dans les zones urbaines et densément peuplées, ainsi que l’accès à ces espaces et les avantages qu’ils procurent, en systématisant la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité, en tenant compte de celle-ci dans l’aménagement urbain, en améliorant la biodiversité ainsi que la connectivité et l’intégrité écologiques indigènes, en améliorant la santé et le bien-être des personnes et leur lien avec la nature, ainsi qu’en favorisant une urbanisation durable et inclusive et en soutenant la fourniture de fonctions et de services écosystémiques.
CIBLE 13
Prendre des mesures juridiques, politiques, administratives et de renforcement des capacités efficaces à tous les niveaux, selon qu’il convient, pour assurer le partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques et de l’information de séquençage numérique sur les ressources génétiques, ainsi que des connaissances traditionnelles associées aux ressources génétiques, et faciliter l’accès approprié aux ressources génétiques, et, d’ici à 2030, favoriser une augmentation significative des avantages partagés, dans le respect des instruments internationaux applicables en matière d’accès et de partage des avantages.
3. Outils et solutions en matière de mise en œuvre et d’intégration
CIBLE 14
Veiller à la pleine prise en compte de la biodiversité et de ses multiples valeurs dans l’élaboration des politiques, des réglementations, des processus de planification et de développement, des stratégies d’élimination de la pauvreté, des évaluations environnementales stratégiques, des évaluations d’impact environnemental et, le cas échéant, dans la comptabilité nationale, à tous les niveaux de gouvernement et dans tous les secteurs, en particulier dans ceux qui ont d’importantes incidences sur la biodiversité, et aligner progressivement toutes les activités publiques et privées concernées, ainsi que les flux fiscaux et financiers, sur les objectifs et les cibles du présent cadre.
CIBLE 15
Prendre des mesures juridiques, administratives ou de politique générale visant à inciter les entreprises à agir et à leur donner les moyens de le faire, notamment en veillant à ce que les grandes entreprises et les entreprises transnationales, ainsi que les institutions financières :
a) Contrôlent, évaluent et communiquent régulièrement et de manière transparente leurs risques, dépendances et incidences sur la biodiversité, y compris en prévoyant des dispositions applicables à toutes les grandes entreprises ainsi qu’aux entreprises transnationales et aux institutions financières concernant leurs opérations, leurs chaînes d’approvisionnement et de valeur, ainsi que leurs portefeuilles ;
b) Informent les consommateurs en vue de promouvoir des modes de consommation durables ;
c) Rendent compte du respect des dispositions et mesures relatives à l’accès et au partage des avantages, en tant que de besoin ;
afin de réduire progressivement les incidences négatives sur la biodiversité, d’accroître les incidences positives, de réduire les risques liés à la biodiversité pour les entreprises et les institutions financières, et de promouvoir des mesures propres à garantir des modes de production durables.
CIBLE 16
Encourager les populations à faire des choix de consommation durables et à leur donner les moyens de le faire, notamment en créant des cadres politiques, législatifs ou réglementaires propices, en améliorant l’éducation ainsi que l’accès à des informations pertinentes et précises et à des solutions de substitution, et, d’ici à 2030, réduire l’empreinte mondiale de la consommation de manière équitable, notamment en réduisant de moitié le gaspillage alimentaire mondial, en limitant significativement la surconsommation et en diminuant considérablement la production de déchets, de manière à permettre à tous de vivre agréablement en harmonie avec la Terre nourricière.
CIBLE 17
Créer et renforcer les capacités aux fins de l’application dans tous les pays des mesures relatives à la sécurité biotechnologique prévues à l’article 8 g), de la Convention sur la diversité biologique, ainsi que des mesures relatives à la gestion des biotechnologies et au partage de leurs avantages prévus à l’article 19 de celle-ci.
CIBLE 18
Recenser, d’ici à 2025, les incitations, y compris les subventions, préjudiciables à la biodiversité et les éliminer, les supprimer progressivement ou les modifier de manière proportionnée, juste, efficace et équitable, tout en les réduisant substantiellement et progressivement d’au moins 500 milliards de dollars par an d’ici à 2030, en commençant par les incitations les plus préjudiciables, et renforcer les incitations positives en faveur de la conservation et de l’utilisation durable de la biodiversité.
CIBLE 19
Augmenter sensiblement et progressivement les ressources financières provenant de toutes les sources, de manière efficace, opportune et en facilitant leur accès, y compris les ressources nationales, internationales, publiques et privées, conformément à l’article 20 de la Convention, afin de mettre en œuvre les stratégies et plans d’action nationaux pour la diversité biologique, en mobilisant au moins 200 milliards de dollars par an d’ici à 2030, et notamment en s’employant à :
a) Augmenter le montant total des ressources financières internationales liées à la biodiversité provenant des pays développés, y compris l’aide publique au développement, et des pays qui remplissent volontairement les engagements des pays développés Parties, en faveur des pays en développement, en particulier des pays les moins avancés et des petits États insulaires en développement, ainsi que des pays à économie en transition, pour le porter à au moins 20 milliards de dollars par an d’ici à 2025, et à au moins 30 milliards de dollars par an d’ici à 2030 ;
b) Accroître significativement la mobilisation des ressources nationales, grâce à l’élaboration et à la mise en œuvre de plans nationaux de financement de la biodiversité ou d’instruments similaires en tenant compte des besoins, des priorités et du contexte des pays ;
c) Tirer parti des financements privés, promouvoir les financements mixtes, mettre en œuvre des stratégies de mobilisation de ressources nouvelles et supplémentaires, et encourager le secteur privé à investir dans la biodiversité, notamment grâce à des fonds à impact et à d’autres instruments ;
d) Promouvoir des systèmes innovants tels que le paiement des services écosystémiques, les obligations vertes, les crédits et compensations en matière de biodiversité et les mécanismes de partage des avantages, grâce à mesures de protection environnementales et sociales ;
e) Tirer le meilleur parti des avantages connexes et des synergies des financements ciblant les crises liées à la biodiversité et au climat ;
f) Renforcer les actions collectives, notamment celles des peuples autochtones et des communautés locales, les actions en faveur de la Terre nourricière et les approches non commerciales, y compris les approches communautaires de gestion des ressources naturelles, ainsi que la coopération et la solidarité de la société civile, en vue de préserver la diversité biologique ;
g) Améliorer l’efficacité, l’efficience et la transparence en matière de fourniture et d’utilisation des ressources ;
CIBLE 20
Accroître le renforcement et le développement des capacités, l’accès aux technologies et leur transfert, et promouvoir l’innovation et la coopération technique et scientifique et l’accès à celles-ci, notamment dans le cadre de la coopération Sud-Sud, Nord-Sud et triangulaire, afin favoriser une mise en œuvre efficace, en particulier dans les pays en développement, en encourageant la collaboration dans le développement de technologies et l’élaboration de programmes de recherche scientifique en matière de conservation et d’utilisation durable de la biodiversité et en renforçant les capacités de recherche scientifique et de suivi connexes, et veiller à ce que ces actions soient à la mesure de l’ambition des objectifs et des cibles du cadre mondial.
CIBLE 21
Faire en sorte que les décideurs, les praticiens et le public aient accès aux meilleures données, informations et connaissances disponibles afin de favoriser une gouvernance efficace et équitable et une gestion intégrée et participative de la biodiversité, ainsi que de renforcer la communication, la sensibilisation, l’éducation, le suivi, la recherche et la gestion des connaissances ; dans ce contexte également, les connaissances, innovations, pratiques et technologies traditionnelles des peuples autochtones et des communautés locales ne devraient être accessibles qu’avec leur consentement préalable, libre et éclairé , conformément à la législation nationale.
CIBLE 22
Assurer une représentation et une participation pleines et entières, équitables, inclusives, efficaces et tenant compte du genre des peuples autochtones et des communautés locales aux processus décisionnels, ainsi que leur accès à la justice et aux informations relatives à la biodiversité, dans le respect de leurs cultures et de leurs droits sur leurs terres, territoires, ressources et connaissances traditionnelles, tout en veillant à inclure les femmes et les filles, les enfants et les jeunes, ainsi que les personnes handicapées, et garantir la pleine protection des défenseurs et défenseuses des droits de l’homme en matière d’environnement.
CIBLE 23
Assurer l’égalité des genres dans la mise en œuvre du cadre grâce à une approche tenant compte du genre, permettant à toutes les femmes et à toutes les filles de bénéficier des mêmes possibilités et capacités de contribuer à la réalisation des trois objectifs de la Convention, notamment en reconnaissant l’égalité de leurs droits et de leur accès aux terres et aux ressources naturelles, ainsi qu’en favorisant leur participation et leur leadership pleins, équitables, significatifs et éclairés à tous les niveaux de l’action, de la participation, de l’élaboration des politiques et de la prise de décision en matière de biodiversité.
Section I. Mécanismes de mise en œuvre et d’appui et conditions propices
14. La mise en œuvre du cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal et la réalisation de ses objectifs et cibles seront facilitées et renforcées grâce à des mécanismes et stratégies d’appui au titre de la Convention sur la diversité biologique et de ses Protocoles, conformément à ses dispositions et aux décisions adoptées par la Conférence des Parties à sa quinzième réunion.
15. La mise en œuvre complète du cadre nécessitera la fourniture de ressources financières adéquates, prévisibles et facilement accessibles provenant de toutes les sources, en fonction des besoins. Elle nécessitera également une coopération et une collaboration en vue de renforcer les capacités et le transfert de technologies qui permettront aux Parties, en particulier aux pays en développement, de mettre pleinement en œuvre le cadre.
Section J. Responsabilité et transparence
16. Pour mettre en œuvre efficacement le cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal, il faudra assurer la responsabilité et la transparence grâce à des mécanismes efficaces de planification, de suivi, de notification et d’examen qui formeront un système concerté, synchronisé et cyclique . Ce système comportera les éléments suivants :
a) Stratégies et plans d’action nationaux pour la diversité biologique révisés ou actualisés en fonction du cadre et de ses objectifs et cibles, en tant que principal vecteur de mise en œuvre du cadre, y compris les cibles nationales communiquées dans un format normalisé ;
b) Rapports nationaux, y compris les principaux indicateurs et, le cas échéant, d’autres indicateurs du cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal ;
c) Analyse globale des informations contenues dans les stratégies et plans d’action nationaux pour la diversité biologique, y compris les cibles nationales, afin d’évaluer la contribution au cadre mondial ;
d) Examen mondial des progrès collectifs réalisés dans la mise en œuvre du cadre, y compris des moyens de mise en œuvre, à partir des rapports nationaux et, le cas échéant, d’autres sources ;
e) Examens facultatifs par les pairs ;
f) Poursuite de la mise en place et de la mise à l’essai d’un groupe de discussion à composition non limitée chargé de l’examen facultatif des pays ;
g) Informations concernant la participation des acteurs non étatiques à la mise en œuvre du cadre, le cas échéant.
17. Les Parties tiendront compte des résultats des examens mondiaux aux fins de l’actualisation et de la mise en œuvre futures de leurs stratégies et plans d’action nationaux pour la diversité biologique, y compris en ce qui concerne la fourniture de moyens de mise en œuvre aux pays en développement Parties, en vue de renforcer leurs actions et initiatives, en fonction des besoins.
18. Les mécanismes tiendront compte des difficultés particulières rencontrées par les pays en développement et de la nécessité de coopérer internationalement pour les aider à y faire face. Des moyens de mise en œuvre, y compris le renforcement et le développement des capacités, ainsi qu’un appui technique et financier seront apportés aux Parties, en particulier aux pays en développement Parties, pour faciliter la mise en œuvre des mécanismes de responsabilité et de transparence, y compris grâce à la communication d’informations relatives à la transparence concernant l’appui fourni et reçu, afin de donner une vue d’ensemble de l’appui global fourni.
19. Les mécanismes seront mis en œuvre d’une manière facilitatrice, non intrusive et non punitive, en respectant la souveraineté nationale et en veillant à ne pas faire peser de charge excessive sur les Parties.
20. D’autres recommandations sur les mécanismes de transparence et de responsabilité seront communiquées par la Conférence des Parties, selon que de besoin, en vue d’atteindre les objectifs et cibles du cadre.
21. Les futures réunions de la Conférence des Parties porteront sur l’examen et l’élaboration de recommandations supplémentaires, si nécessaire, notamment à la lumière des résultats des examens, en vue de réaliser les objectifs et les cibles du cadre.
Section K. Communication, éducation, sensibilisation et appropriation
22. Il est essentiel de renforcer la communication, l’éducation et la sensibilisation en matière de biodiversité et de favoriser une appropriation du cadre mondial de la biodiversité de Kunming-Montréal par tous les acteurs si l’on veut assurer sa mise en œuvre effective, faire évoluer les comportements et promouvoir des modes de vie durables ainsi que les valeurs de la biodiversité. À cette fin, il faut notamment :
a) Faire en sorte que les systèmes de connaissances, les diverses valeurs de la biodiversité et les contributions de la nature aux humains, y compris les fonctions et les services écosystémiques, les connaissances traditionnelles et les visions du monde des peuples autochtones et des communautés locales, ainsi que la contribution de la biodiversité au développement durable, soient mieux connus, compris et valorisés ;
b) Sensibiliser à l’importance de la conservation et de l’utilisation durable de la biodiversité et du partage juste et équitable des avantages découlant de l’utilisation des ressources génétiques au service du développement durable, y compris l’amélioration des moyens d’existence durables et la lutte contre la pauvreté, ainsi que leur contribution globale aux stratégies mondiales et/ou nationales de développement durable ;
c) Sensibiliser l’ensemble des secteurs et des acteurs à la nécessité d’agir d’urgence pour mettre en œuvre le cadre, tout en leur permettant de s’engager activement dans la mise en œuvre et le suivi des progrès accomplis dans la réalisation de ses objectifs et cibles ;
d) Faciliter la compréhension du cadre, notamment grâce à une communication ciblée, en adaptant la langue utilisée, le niveau de complexité et le contenu thématique aux groupes d’acteurs concernés, en tenant compte du contexte socioéconomique et culturel, y compris en élaborant des documents pouvant être traduits dans les langues autochtones et locales ;
e) Promouvoir ou élaborer des plateformes, des partenariats et des programmes d’action, notamment en collaboration avec les médias, la société civile et les établissements d’enseignement, y compris les universités, en vue de communiquer des informations sur les réussites, les enseignements tirés et les expériences, et de favoriser l’apprentissage adaptatif et la participation à l’action en faveur de la biodiversité ;
f) Intégrer l’éducation transformatrice sur la biodiversité dans les programmes d’éducation formelle, non formelle et informelle, promouvoir les programmes d’études sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité dans les établissements d’enseignement, et promouvoir les connaissances, les attitudes, les valeurs, les comportements et les modes de vie compatibles avec une vie en harmonie avec la nature ;
g) Sensibiliser au rôle essentiel de la science, de la technologie et de l’innovation dans le renforcement des capacités scientifiques et techniques de suivi de la biodiversité, combler les lacunes en matière de connaissances et élaborer des solutions innovantes propres à améliorer la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité.

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Lahcen kabiri

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