Afin de mieux comprendre et dans un souci purement pédagogique, on a convenu d’ajouter une fenêtre pour un lexique des oasis. Il permettra de faciliter et de comprendre ce dont on parle.  Le sens des mots peut changer d’une localité à une autre.

Cette partie dédiée au lexique vous permettra de visualiser et comprendre la richesse du vocabulaire et  de la culture oasienne. Par ex:  khettarat, Tanast, Afroukh, Takbilte, Ighrem, etc. Donc à suivre ce passionnant travail à mettre à votre disposition et donc à compléter, enrichir,….

  • Eau et habitat

Assaguem أساكَم  : est un point de prise d’eau de la Khettarat pour l’usage domestique au niveau du Ksar et qui est souvent aménagé et surveillé.

Seguia الساقية  : au pluriel Souaguis. mot arabe (= Targa en Tamazight) : C’est un canal d’irrigation  qui traverse la palmeraie  (primaire, secondaire, tertiaire; ..).

Oughrour أغرور  : est une technique d’irrigation ancienne qui consiste à capter l’eau de la nappe par le recours à une énergie animale et/ou humaine. L’eau est accumulée par la suite dans un bassin d’accumulation à partir duquel elle est directement amenée par un réseau de rigoles vers les parcelles à irriguer.

Khettara :  c’est un ingénieux savoir-faire ancestral de drainage des eaux souterraines.  Elle consiste à forer un puit en plein de désert pour atteindre une nappe phréatique située à plusieurs dizaines de mettre de profondeur, à partir de ce point, un canal (galerie drainante) est creusé selon une pente donnée pour drainer la nappe par simple graviter. Tous les 10 à 20 mètres de nouveaux puits d’accès sont creusés pour faciliter l’avancement des travaux et permettre l’entretien du canal. Au bout de plusieurs kilomètres, la conduite arrive à la surface du sol au niveau des palmeraies où il y a tout un réseau de multiple canaux qui permet alors de contrôler la distribution de l’eau sur toutes les parcelles.

Tanast : un système d’horloge hydraulique qui mesure la durée du tour d’eau et le volume d’eau accordé à chaque ayant droit à l’eau de la khettara. Il s’agit en effet d’un jeu de deux récipients en bronze (un seau et une tasse percée d’un orifice très fin). La tasse est déposée à la surface d’eau du seau, l’eau s’infiltre alors dans celle-ci qui coule après remplissage et tombe au fond du seau, on compte alors une « Tanaste » c’est à dire une unité de mesure. Elle dure 12 minutes et varie selon le volume de la tasse utilisée par le Ksar.

Aster : Terme local relevant de la gestion des droits de l’eau. Aster correspond à 24h d’eau qui est distribué entre les familles d’un seul aster avec le contrôle d’une personne désignée par ces dernières.

Tagourt : Un droit d’eau qui vaut une heure (60 minutes).

Ksar : Un ksar, ou Ighrem (en Tamazight), au pluriel respectivement ksour, et Igherman. Il désigne le village fortifié qui historiquement regroupait des communautés.

Kasbah : est une majestueuse construction en terre ocre et rouge (citadelle) qui était à l’origine une fortification militaire. Historiquement, elle constituait le premier germe de ville qui se construit en effet autour des implantations militaires. Les kasbahs sont alors les cœurs historiques des villes.

Kabila : (ou Takbilte en Tamazight), au pluriel respectivement Kbayle, et Tikbiline. Il désigne la tribu : un groupe social vivant en communauté, selon certaines règles coutumières.

  • Gouvernance et pratiques:

Jmaa: est une instance traditionnelle de gouvernance communautaire en charge du Ksar. Il s’agit d’une assemblée des anciens ou des notables. Elle possède un pouvoir consultatif et se porte garante des coutumes et des relations intérieures et extérieures de la communauté.

Amghar : est le chef élu par la Jmaa. Il détient en effet un pouvoir exécutif des règles coutumières au niveau du Ksar, au niveau de la palmeraie et de la Khettara. 

Orf : au pluriel Aaraf. C’est la coutume ou règle coutumière issue de pratiques traditionnelles d’usages communs consacrées par le temps et qui constitue une source de droit.

Twiza : Engagement communautaire qui consiste en la mutualisation des efforts à l’occasion des activités agricoles phares (Curage des Souaguis, moisson, battage, récolte des dattes, etc.).

Had Sayem: Mobilisation de tous les jeunes adultes du village (qui sont aptes à jeuner le mois de Ramadan) pour réaliser des travaux d’intérêt commun (Entretien et construction de la Khettara et du canal d’épandage des eaux de crues, etc.) ;

Tlghanja : Une ancienne pratique rituelle de la population Amazigh en général et la population oasienne en particulier visant à faire la prière pour la pluie juste avant le début de la campagne agricole. Ce rituel est pratiqué quand la population aperçoit des signes ou des indications de la sècheresse.

Tislit n’Anzar : (la mariée de la pluie) C’est une poupée habillée en tenue traditionnelle de mariée oasienne fabriquée par les femmes oasiennes lors du rite « Tlghanja ». Celle-ci tient à la main une cuiller à pot (Aghanja) d’où le nom du rituel « Tlghanja ».

Ahidous : est une danse traditionnelle accompagnée de chants de poésie pratiquée par les Amazighs en général. Dans les oasis, la technique chorégraphique de cet art musical change d’une tribu à l’autre. On parle alors de Bahbi des Ikabliyines, O’Atta de la tribu Ait Atta, etc.

  • Habillement et nourriture:

Tahroute: une pièce d’étoffe noire, brodée avec différentes couleurs et motifs, est un habillement traditionnel quotidiennement porté par les femmes oasiennes.

Aabane : un vêtement traditionnel féminin fait d’une longue étoffe arrivant jusqu’à 12 mètres de longueur, porté par la femme oasienne pendant les fêtes de mariage.

Djellaba : (ou Tadjellabit en Tamazight) est un vêtement traditionnel porté par les hommes oasiens dans différents événements : fête de mariage, rituels traditionnels, fêtes religieuses, etc.

Ifnouzan : un couscous traditionnel spécifique de la région Drâa-Tafilalet, préparé avec de la luzerne. Cette herbe hachée est incorporée au couscous avant le dernier passage à la vapeur auquel sont ajoutés d’autres aromates tels que le cumin, les oignons verts hachés, une herbe dite  »Lehyat cheikh » (La barbe du Cheikh) et beaucoup d’huile d’olive.

Etc.