
Rapport de synthèse à la COP 16 en Arabie Saoudite , du 2 au13 décembre 2024
16e session de la Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (COP 16)
Il est tout à fait approprié que le trentième anniversaire de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) ait été célébré dans la ville désertique de Riyad, en Arabie saoudite, lors de sa 16e réunion de la Conférence des Parties (COP 16). Lors de son adoption en juin 1994, les Parties ont promis au monde qu’elles lutteraient contre la désertification et atténueraient les effets de la sécheresse qui ont des effets dévastateurs sur la vie des populations du monde entier. Lors de la COP 16, les Parties se sont réunies pour poursuivre ce travail avec une liste impressionnante de points de l’ordre du jour visant à guider la poursuite de la mise en œuvre de la Convention.
Beaucoup ont anticipé qu’une décision sur la sécheresse serait un résultat clé de cette COP. Cependant, en dépit de deux semaines d’intenses négociations, les délégués n’ont finalement pas été en mesure de se mettre d’accord sur l’opportunité de négocier un cadre ou un protocole juridiquement contraignant pour faire face à la sécheresse dans le monde. Cela dit, une étape importante dans la lutte contre la sécheresse a tout de même été franchie avec le lancement du Partenariat mondial pour la résilience à la sécheresse de Riyad, qui avait reçu plus de 12 milliards de dollars de promesses de dons à la fin de la COP 16. Les regards se tourneront maintenant vers la COP 17 en Mongolie dans deux ans, pour voir si les parties peuvent sortir de l’impasse des négociations et convenir d’une voie à suivre.
Malgré le revers causé par la sécheresse, les Parties sont parvenues à un consensus sur une série de questions thématiques importantes liées à la lutte contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse (DDTS). Parmi les principales décisions, citons celle sur la participation des organisations de la société civile (OSC), qui a ouvert la voie à la création de deux nouveaux caucus : l’un pour les peuples autochtones et l’autre pour les communautés locales. Ce résultat garantira que les discussions futures de la CLD restent fondées et éclairées par les expériences et les compétences des personnes sur le terrain.
La décision de la COP 16 sur le genre vise à combler le manque de données sur la distinction entre les femmes et les hommes touchés par la DDTS, une question étroitement liée à des questions telles que le régime foncier, l’agriculture et la migration forcée. Les décisions sur l’agriculture et les pâturages, qui sont de nouvelles questions à l’ordre du jour de la CLD, façonneront les discussions futures et l’importance de la Convention en amenant les ministères de l’Agriculture et les agriculteurs à la table des négociations, et en élargissant la portée des écosystèmes couverts par la Convention.
La COP 16 a également élargi les travaux de l’Interface science-politique (ISP), tant en termes de nombre de scientifiques indépendants que de mandat, en approfondissant la base de connaissances et l’expertise pour renforcer la mise en œuvre de la Convention. Dans le même temps, l’adoption officielle des dialogues et des déclarations par les différents caucus et groupes (y compris les jeunes, la société civile, les entreprises et les peuples autochtones) contribue à illustrer l’engagement à long terme de la Convention à assurer l’inclusion de perspectives diverses, tout en aidant à faire en sorte qu’elle reste une « Convention des peuples ».
La COP 16 de la CLD s’est réunie à Riyad, en Arabie saoudite, du 2 au 13 décembre 2024. Présentée comme la plus grande COP de la CLD jamais organisée, 24 638 personnes se sont inscrites pour la « Zone verte » publique et 20 576 autres personnes ont été inscrites pour des événements officiels dans la « Zone bleue ». Plus de 580 événements parallèles ont eu lieu tout au long des deux semaines et 141 ministres, vice-ministres et autres hauts responsables ont participé au segment de haut niveau.